Les héros n’ont pas le droit d’être fatigués. Pas encore. Bernard Laporte, le manager du RC Toulon, n’a pas hésité bien longtemps. Il alignera, cet après-midi, contre Castres, devant un stade Mayol comble, la meilleure équipe possible. C’est-à-dire que la majorité des joueurs qui se sont imposés, samedi dernier, à Twickenham, contre Clermont (24-18), en finale de la Coupe d’Europe, seront présents avec, sur leur maillot, la troisième étoile comme autant de titres continentaux.

Son raisonnement est simple. En gagnant ses deux derniers matches à domicile aujourd’hui et contre Oyonnax le 23 mai, le RCT s’assurerait une place dans les deux premiers et foncerait vers les demi-finales évitant ainsi le barrage. Ce ne sera donc pas la fête à tous étages à Mayol. Peut-être dans les tribunes, mais pas forcément sur le terrain. D’ailleurs Mourad Boudjellal, le président toulonnais, prévient : « Il n’y aura rien avant le match. Nous allons descendre du car avec la Coupe d’Europe. Mais on la montrera au public de Mayol seulement après la rencontre. »

CÉDRIC ABELLON : « CE PILOU-PILOU PEUT ÊTRE VRAIMENT SYMPA… »

Pour rencontrer Castres, qui se bat pour se maintenir en Top 14, « il a fallu re-mobiliser tout le monde et c’est peut-être ce qui a été le plus compliqué, précise Pierre Mignoni, l’entraîneur des lignes arrière du RCT. On va prendre cette rencontre face au CO comme un match de phase finale. L’événement, c’est ce match. La Coupe d’Europe, c’est déjà du passé. » Après, seulement, les héros pourront souffler et laisser la place aux autres, qui se rendront, la semaine prochaine, à Clermont sans trop de pression.

Mais Toulon n’en a jamais assez. Après le triplé européen, c’est le Bouclier de Brennus qui est à nouveau dans le viseur des joueurs. Dans celui des supporters aussi. Cédric Abellon, le M. Pilou Pilou du stade Mayol, celui qui crache son coeur dans le micro avant chaque match à domicile, attend ce moment avec envie : « Ce Pilou Pilou, il peut être vraiment sympa… » Il en salive d’avance.

Il n’est pas le seul. Car il faut bien avouer que, depuis samedi dernier, c’est toute une ville, toute une région qui bombent le torse. Sur la grande arche devant le stade Mayol, où est affiché le palmarès du club, l’inscription « champion d’Europe 2015 » est là, toute fraîche. Toulon est dans tous ses états. De la place du Mûrier à la place Besagne, en passant par le cours Lafayette, tout autour de Mayol chacun explique comment Toulon va cette année encore faire le doublé. Et les associations de supporters trépignent à l’idée de fêter les héros : « On les attend avec impatience, explique Gilles Montal, un des responsables des Fadas. Je n’étais pas à l’aéroport à cinq heures du matin pour les accueillir le lendemain de la finale. Franchement, je n’étais pas en état, on avait fait la fête toute la nuit. » Les supporters vont tout faire pour qu’elle se prolonge aujourd’hui. « On veut leur dire trois fois merci, dit Montal. Il y aura des animations dans toutes les tribunes mais aussi sur la pelouse avant le coup d’envoi. Mais bon, je ne veux pas trop en dire. En tout cas, on va tout faire pour que ce soit la plus belle animation de la saison. »

Source: lequipe.fr