Le mentor de Leigh Halfpenny, Neil Jenkins décrypte le jeu de l’arrière Gallois

Le mentor de Leigh Halfpenny, Neil Jenkins décrypte le jeu de l’arrière Gallois

Le vendredi 1 mai 2015 à 19:14 par David Demri

2 Commentaires

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jenkinsDe Leigh Halfpenny, Matt Giteau et ses 92 capes avec les Wallabies lui-même avoue que sa seule présence lui ôte de la pression. « Avec lui, sourit l’Australien, c’est comme avec Jonny : toute l’équipe se sent en confiance quand
il tente une pénalité. » Un atout majeur pour le RCT, qui a sollicité en début de semaine son mentor Neil Jenkins de lundi à jeudi pour l’assister dans la préparation de la première finale européenne de sa carrière. L’occasion
de se renseigner, auprès du légendaire buteur gallois (1 090 points en 91 matchs internationaux) quant aux petits secrets du meilleur arrière européen, que Neil Jenkins contribue à façonner depuis bientôt dix ans selon une méthode inspirée par Dave Alred, consultant favori d’un certain… Jonny Wilkinson. Entretien.

SON RITUEL DE FRAPPE

« D’abord, Leigh doit reprendre sa respiration. Cela paraît anodin, mais en tant qu’arrière il est soumis à de longues courses, or il doit absolument être relax au moment de se concentrer sur sa frappe. Ensuite, il doit oublier la foule. À ses débuts, Leigh pouvait parfois être impressionné par le public ou l’importance d’un coup de pied. Ce n’est plus le cas… Je lui ai donné un truc que m’avait déjà transmis mon oncle : oublier le contexte en s’imaginant sur son premier terrain, là où il tapait pour s’amuser dans sa jeunesse. Il l’a bien pris à son compte… Quant à sa frappe en elle-même, je ne l’ai jamais trop corrigé. Ça ne sert à rien de compliquer les choses ! Il a une puissance naturelle, donc ses angles de course très droits ne sont pas gênants. D’autant moins que les joueurs qui frappent de la sorte sont généralement plus précis que ceux aux courses incurvées. »

SES DÉBUTS COMME BUTEUR

« Il y a quelques années, avec le staff du pays de Galles, nous lui avons demandé d’essayer de devenir le buteur numéro un à Cardiff, où il était cantonné au rôle de buteur longue distance. Mais on sentait en lui le potentiel de faire bien mieux. Il a beaucoup travaillé, et l’occasion s’est présentée un jour de match à Dublin avec les Blues en 2012. Après plusieurs échecs, il avait pris le relais de Rhys Priestland, et ne l’a plus jamais relâché. »

SES DIFFICULTÉS AU-DELÀ DES CINQUANTE MÈTRES

« Dans des gros matchs, Leigh a connu deux échecs marquants, sur des frappes longue distnance : en demi-finale du Mondial 2011 contre la France, et en 2013 lors du deuxième test des Lions en Australie. Face à la France, il souffrait d’une blessure au coup du pied qui ne lui permettait pas d’exprimer toute sa puissance. Il a forcé, mais il lui a manqué un mètre. Je suis persuadé que s’il n’avait pas été blessé ce jourlà, le résultat aurait été différent… Quant à son échec de Melbourne deux ans plus tard, autant le dire : l’Etihad Stadium est immense. Comme il était un peu décalé, la frappe était d’au moins soixante mètres… Là encore, il l’avait manquée de peu. Je me souviens qu’au lendemain de cet échec, alors que Warren Gatland avait décrété quartier libre pendant plusieurs jours sur la base nautique de Noosa avant de se régénérer, Leigh était allé botter seul sur le terrain local pour travailler. Et lors du troisième test, il a rendu un cent pour cent… »

SA COUVERTURE DU TERRAIN

« Leigh est un athlète. Quand il est en pleine forme, il peut couvrir un terrain incroyable, qui nous permet avec le pays de Galles de l’utiliser quasiment seul au fond du terrain, où il comble tous les espaces grâce à sa vitesse de course et son endurance. Bien sûr, il ne peut pas tout faire tout seul, et cela nécessite une bonne communication avec ses ailiers et son demi de mêlée. Mais c’est très utile pour renforcer le premier rideau… Toulon l’utilise d’ailleurs plus ou moins dans le même registre. »

SON « INEFFICACITÉ » BALLE EN MAIN

« À ses débuts avec le pays de Galles, Leigh marquait beaucoup d’essais. Mais depuis son passage à l’arrière, il en inscrit beaucoup moins (aucun essai inscrit au niveau international depuis 2013, un seul sous le maillot du RCT, N.D.L.R.). Mais cela ne lui cause pas plus de soucis que cela. Leigh sait parfaitement que le rugby est un sport collectif. De marqueur, il est devenu davantage créateur et passeur. Cela se vérifie avec le pays de Galles comme avec Toulon. Je me souviens l’avoir vu décisif sur l’essai d’Ali Williams en quarts de finale. Bien sûr qu’il aimerait marquer un ou deux essais de plus par saison, mais je ne crois pas que cela le gêne plus que ça. Il a d’autres atouts pour faire gagner son équipe… » 

Source: Midi Olympique

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2 Commentaires

  1. Juju 77 1 mai 2015 at 19h- Répondre

    Allez Leigh!
    Tous avec toi et les Rouge et Noir

  2. lalatsointsoin83 1 mai 2015 at 20h- Répondre

    « Grandes Oreilles ». Il n’est pas le recordman de points au pied, mais qu’est-ce qu’il a pu m’énerver au 5 nations. Pan, et ça passait TOUJOURS ! Et il m’a fait marrer avec son rituel lors de la dernière tournée dans le sud des Lions : il se mettait en retrait de Leigh, une quinzaine de mètres derrière, et il prenait la course d’élan en même temps.
    Enfin bon, quand tu as Wilko et Jenkins qui te coachent, pourquoi tu ne joues pas 10 ?