Interrogé dans les colonnes du Midi Olympique, le président Toulonnais Mourad Boudjellal est revenu sur la défaite de son équipe contre Toulouse, le week-end dernier.

Selon lui, le RCT a perdu les matches contre Toulouse et Bordeaux-Bègles, en partie à cause d’un certain joueur qui utilise le pied à mauvais escient.

Il évoque également la réception des Wasps, ce dimanche après-midi à Mayol et les messages personnels qu’il passe sur les écrans des stades, avant le coup d’envoi des rencontres. Extrait:

Après la douche froide du week-end dernier face à Toulouse, le RCT doit-il craindre les Wasps ?

C’est une équipe dont il faut se méfier. Arsène Wenger s’était lui aussi félicité d’avoir fait un bon tirage contre Monaco en Champions League ! Les Wasps, si on les rencontre dix fois, je crois qu’on les bat neuf fois à Mayol. Il ne faudrait pas que la seule fois où ils nous dominent, ça soit dimanche. Je reste méfiant. Les Wasps seront motivés comme jamais car ils ont tout à gagner à Mayol. Ce quart de finale peut-être leur dernier match à l’extérieur avant d’avoir l’autoroute jusqu’à la finale.

Avez-vous mis votre menace à exécution et renvoyé le Bouclier de Brennus au siège de la Ligue ?

Quelqu’un de bienveillant au club me l’a piqué. Quand je suis rentré dans mon bureau en début de semaine, il n’y était plus. Il devait avoir peur que je le casse.

Certains joueurs ne se sentaient-ils pas arrivés ?

Il y a certains matchs où j’aurais dû faire signer à mes joueurs des contrats à mi-temps. Ça aurait permis au club de faire de sacrées économies. Contre Toulouse, le RCT visait le bonus offensif à la 33e minute et à la fin du match on n’a même pas le défensif. Je pense qu’un scénariste nous a pondu un scénario avec des effets un peu répétitifs. L’équipe prend un essai à la con à la fin de la mi-temps avec toujours le même protagoniste impliqué (Ali Williams, N.D.L.R). Soit il prend une bonne cure de frigo, soit je vais lui demander de travailler son jeu au pied avec Jonny Wilkinson. Le club a vécu des choses tellement fortes ces derniers mois que certains pensent peut-être que c’est acquis.

Vous semblez toujours en colère. Serez-vous présent au match dimanche ?

Je serai là. Mais croyez-moi, je me prépare à souffrir.

Que faites-vous pour essayer d’évacuer cette souffrance avant le match ?

Je cours pour évacuer le stress et je soulève de la fonte. Je m’impose d’être performant les jours de match car autrement je me verrai mal de l’exiger auprès de mes joueurs. J’essaie de courir plus vite sur 10 kilomètres et m’impose des séances de muscu plus dures. J’écoute du BB King mais aussi de la salsa avec Johnny Pacheco et Tito Puente pour me détendre et arriver reposé au stade.

Pourquoi avez-vous choisi de rendre hommage à Zlatan Ibrahimovic samedi dernier à Marseille ?

Lors d’un match du RCT, tu as plein de petits messages à droite, à gauche qu’il faut essayer de décrypter. ll y a ceux qu’on voit et ceux qu’on ne voit pas. Un match à Mayol obéit à une mise en scène. Je ne choisis jamais les morceaux de musique par hasard.

Parfois, ces messages peuvent être assez violents…

Pour le drame de Charlie hebdo, j’avais choisi de passer « Imagine » à l’entrée des joueurs. Quand tu sais que John Lennon a été assassiné… L’émotion était très forte ce jour-là. Contre Brive, j’ai aussi diffusé une scène mythique de Pulp Fiction car c’était l’anniversaire de John Travolta. Travolta pour les geeks, c’est quelqu’un. J’avais aussi mis une photo de Lance Armstrong dans le couloir en rapport avec le livre sur le dopage. Ma culture c’est ciné, rock et BD.

Doit-on s’attendre dimanche à un hommage appuyé à Martin Luther King disparu un 4 avril ?

J’ai un immense respect pour ce monsieur. Ça aurait de la gueule de passer 15 secondes de « I have a dream »
avant l’entrée des joueurs ! Je ne peux pas non plus me focaliser uniquement sur les morts. J’essaye toujours de mélanger hommage, humour et connerie. Il m’est arrivé parfois d’annuler des choses à la mi-temps car le moment n’était pas du tout approprié. Le score était serré et il y avait de la tension.

Pas de risque de voir Bruno Mégret dont ce sera l’anniversaire (ancien homme politique d’extrême droite), à l’écran ?

Ce n’est pas vraiment ma came. Il m’est arrivé un jour de prendre le même avion que lui. J’ai prié pour ne pas avoir d’accident. Ça m’aurait fait ch… de mourir à ses côtés.

Source: Midi Olympique