Soixante-douzième minute. Alors que Toulon pense tenir une victoire étriquée, Juan Martin Hernandez choisit de taper une chandelle. A la retombée, un ballon cafouillé et récupéré par Vincent Clerc, qui dépose David Smith avant de trouver Vermaak à son intérieur, qui n’a plus qu’à fixer le dernier défenseur, et c’est finalement Maxime Médard qui s’en va inscrire un doublé entre les perches. Pour la première fois du match, Toulouse passe devant Toulon, 24-20. Il reste six minutes à jouer, et Pierre Mignoni croit que ses joueurs sont capables d’inverser la vapeur. Mais c’est finalement Toulouse qui inscrit un nouvel essai (76e). Grâce à ce succès héroïque au stade Vélodrome, les hommes de Guy Novès confortent leur place dans les six premiers (24-34). Toulon garde la tête du Top14, deux petits points devant le Stade français.

Avant ce match, Guy Novès avait choisi de faire tourner. Huget, Maestri et Dusautoir, qui sortaient de deux longs mois avec le XV de France, étaient au repos. Ne nous voilons pas la face pour autant : elle avait fière allure, l’équipe toulousaine, au coup d’envoi de ce match. Le manager général toulousain avait choisi d’aligner un huit de devant capable de rivaliser physiquement, avec Maka, Tekori, Harinordoquy et Picamoles. Mais le début de match a été compliqué pour les coéquipiers de Gaël Fickou, victime d’une entorse du genou et contraint de céder sa place à Vermaak en fin de première période (34e). A ce moment du match, Toulouse est mené 18-0, et ne semble pas en mesure de réagir. Tuisova marche sur l’eau, avec deux essais (21e, 32e) et un piston terrible sur Maxime Médard. L’arrière international aura l’occasion de se rattraper.

L’essai de Doussain qui change tout

Moyennement efficace face aux perches, Frédéric Michalak l’est en revanche dans le jeu. L’ouvreur international, qui retrouvait le terrain ce samedi après-midi après une blessure à une épaule, a marqué la première période de son empreinte, avec plusieurs percées qui ont fait mouche. Il a permis à Josua Tuisova de briller. Le Fidjien, 21 ans et 108 kilos – dont 17 pris sur les derniers dix-huit mois – s’affirme peu à peu à l’aile de l’attaque toulonnaise. Il bénéficiera l’an prochain du statut de JIFF…

Toulon pense repartir aux vestiaires avec une confortable avance. Mais après un en-avant d’Ali Williams, le deuxième ligne All Black tape dans le ballon par dépit. Tout le monde s’arrête de jouer. Tout le monde, sauf Maxime Médard qui accélère depuis ses 40 mètres, et se joue de la défense adverse avant de servir Doussain, qui aplatit en coin. McAlister – auteur d’un sans faute ce samedi – transforme du bord de touche. 18-7 aux citrons, et le Stade toulousain peut espérer.

Le banc toulousain, un grand classique

Derrière, Guy Novès avait choisi de n’inscrire que deux trois-quarts sur la feuille de match : Vermaak et Bézy. La blessure de Fickou compliquait sérieusement la tâche toulousaine. C’est alors que Jano Vermaak a fait son entrée à la mêlée, entraînant une réorganisation derrière. L’ancien Springbok, associé à Doussain, a été exceptionnel, avec ce dernier essai (77e) qui scellait la victoire toulousaine. Sous les yeux de Marcelo Bielsa, de Philippe Saint-André, de Johnny Wilkinson et de plus de 60 000 spectateurs, le Stade toulousain, après une remontée fantastique, a signé un véritable exploit, face au double champion d’Europe et champion de France en titre.

Lamboley, Nyanga, Johnston, Camara, Vermaak. Remplaçants au coup d’envoi, ils ont tous été déterminants lors de cette seconde période complètement folle. L’UBB s’est incliné à domicile face à La Rochelle, et Toulouse est plus que jamais dans les clous pour se qualifier. Inutile de préciser qu’une fois en phases finales, les Toulousains sont capables de tout.

Source: rugbyrama.fr