Maxime Mermoz, revenu dans le groupe pour affronter l’Italie, a une dernière opportunité de convaincre le sélectionneur dans la perspective d’une participation à la Coupe du monde. L’ancien Toulousain le sait, mais ne veut pas y penser. Il délivre, en revanche, les clés techniques d’un éventuel succès à Londres.

Quelles sont les caractéristiques du XV d’Angleterre ?

Cette équipe anglaise est massive, mais elle aime utiliser et déplacer le ballon dans un système de jeu préétabli. Les Anglais ont vraiment un style propre à leurs qualités avec beaucoup de joueurs qui se proposent autour du demi d’ouverture. Il y a beaucoup de circulation de joueurs dans cette zone, ce qui force à la vigilance. Et puis, dans cette équipe, il y a des joueurs qui tentent beaucoup, qui n’hésitent pas à prendre des initiatives.

Justement, le triangle du fond Brown, Nawell et Watson possède des qualités de relance remarquables. Comment les empêcher de jouer sur cette qualité ?

Il faut, dans la mesure du possible, les priver de ballon facile. On a pu voir, notamment contre l’Italie, que beaucoup des offensives anglaises partaient du fond du terrain. Du coup, de deux choses l’une : ou on ne rend jamais le ballon, mais ça, c’est quand même très difficile au rugby ; ou dès lors qu’on décide d’occuper le terrain, il faut trouver les touches. Sinon, si on décide d’user du jeu au pied de pression, on se doit de le faire de façon cohérente avec un rideau défensif bien en place et hermétique. En clair, quand on rend le ballon au pied à l’adversaire, cela ne doit pas être un cadeau. Les Irlandais ont su utiliser un excellent jeu au pied de pression pour battre les Anglais.

Le demi de mêlée anglais défend parfois dans le premier rideau. Le jeu au pied dans le deuxième rideau peut-il être une arme pour trouver la faille ?

Quand on joue dans l’avancée et que l’adversaire doit reconstituer un premier rideau dans l’urgence, le jeu au pied dans le deuxième rideau peut être très intéressant. Souvent, c’est une zone de jeu laissée libre qui peut être exploitée. Mais attention, le staff nous a aussi reproché une trop grande utilisation du jeu au pied contre le pays de galles. Ne rendons pas de ballon trop facilement. Contre les Anglais, ça ne pardonnera pas.

À titre personnel, vous êtes revenu dans le groupe de l’équipe de France pour affronter l’Italie à la faveur des blessures de Fofana et Lamerat. Cette deuxième titularisation consécutive dans le Tournoi est aussi votre dernière chance de marquer des points avant l’annonce du groupe pour la Coupe du monde. Est-ce une pression supplémentaire ?

On y pense forcément, mais j’ai surtout envie de jouer sans penser au lendemain. Si on commence à calculer, à cogiter, on va encore faire n’importe quoi. Le meilleur moyen de marquer des points, c’est de rester dans un cadre collectif et éventuellement de gagner à Twickenham.

Source: ladepeche.fr