Eric Champ évoque le XV de France et le Crunch à venir

Eric Champ évoque le XV de France et le Crunch à venir

Le mercredi 18 mars 2015 à 13:38 par David Demri

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JDE_GRE_ERICCHAMP2P1000790Avec 42 sélections au compteur, Eric Champ a vécu de grands moments sous le maillot Bleu, notamment face aux Anglais. Le « grand » troisième ligne, qui a marqué l’histoire du RCT, évoque cette équipe de France et se veut optimiste.

Qu’avez-vous pensé du match et de la victoire du XV de France en Italie?

Eric CHAMP: Je n’ai pas envie de revenir sur ce qui a fonctionné et ce qui a été moins intéressant. Le plus important est d’avoir gagné et cela avec un score net. On s’aperçoit que la plupart des autres nations ne l’ont pas emporté avec un tel écart face aux Italiens, qui avaient été bons lors des matchs précédents. Alors bien entendu, on pourrait être dans le négatif est dire que l’Italie n’a pas fait son meilleur match, mais on s’est donné les moyens de gagner et c’est le plus important. Certains choix ont été assumés et cela a été gagnant. On a retrouvé une équipe offensive, solide sur ses bases à savoir dans le combat et les phases statiques. Mais on a également vu des ballons amenés aux ailes avec de la vitesse. Tout n’était pas parfait, mais il y a des motifs de satisfaction. Quand on a l’envie de bien faire, on ne peut pas avoir 20/20 d’un coup.

Cette victoire peut-elle relancer la machine?

E.C: Jusqu’à présent, le Tournoi a été difficile. J’ai bien aimé l’humilité et les discours des joueurs et du staff après ce match. Il n’y a pas eu de « cocoricos » déplacés. Si les choses avaient été différentes, si on perd ce match ou que l’on gagne ric-rac, cela aurait été catastrophique pour eux mais aussi pour l’ensemble du rugby français. On retrouve de la confiance avant un match où la difficulté, l’environnement et la tension seront différents. Sans manquer de respect aux Italiens, ils ont été un bon adversaire pour préparer le match face aux Anglais. Gagner contre l’Italie était quelque chose de normal. Aller s’imposer en Angleterre ce serait un exploit.

La confiance engendrée par cette victoire ne peut être que positive…

E.C: La confiance est primordiale, j’espère qu’ils ont vécu ce succès avec beaucoup de plaisir. Être joueur de rugby c’est formidable. Mais jouer pour l’équipe de France c’est extraordinaire. Il fallait un peu retrouver la banane dans cette équipe. Quand on perd, ce n’est jamais facile. Là, j’espère qu’ils se sont retrouvés à Rome, qu’ils n’ont pas fait une séance vidéo, GPS ou je sais quoi pour savoir qui avait fait quoi à la 60e minute, et qu’ils ont profité en s’offrant une belle troisième mi-temps. Ces moments-là sont importants dans un groupe.

 » Goujon: un troisième ligne comme je les aime »

Il a été reproché au staff d’avoir appelé beaucoup de joueurs, trop pour constituer un vrai groupe justement. Etes-vous du même avis?

E.C: Il y a eu beaucoup de turnover avec plus de 80 joueurs appelés et peu de moments de plaisir et de joie. C’est certain qu’il est préférable d’avoir un groupe qui se connait et apprend à vivre ensemble. Sur le terrain, avoir de la continuité donne également des automatismes. Jusqu’à présent, c’était compliqué. Un coup les gars étaient appelés, l’autre fois non… La confiance collective résulte des confiances individuelles. Après, ce sont les choix du staff. On est 65 millions de sélectionneurs en France. C’est toujours facile de commenter de l’extérieur.

En tant qu’ancien du poste, comment avez-vous trouvé la troisième ligne en Italie?

E.C: Notre troisième ligne est intéressante. Ce n’est pas aujourd’hui que l’on va mettre en avant les qualités de notre capitaine (Thierry Dusautoir, ndlr) ou celles de Le Roux. En revanche, j’ai trouvé Loann Goujon très intéressant. C’est un numéro huit comme je les aime. Il n’est pas dans le profil de ceux qui ont pour mission de prendre le ballon et de faire avancer l’équipe de quelques mètres. J’apprécie son profil polyvalent, capable de sauter en touche, de porter la balle, de plaquer. Il a les qualités qu’on demande à un troisième ligne. C’est un beau joueur avec un bon bagage technique, il n’est pas dans un seul schéma. Il faut louer le staff qui est allé chercher ce joueur inconnu du grand public. D’ailleurs, la troisième ligne sera importante samedi face aux anglais.

Justement, samedi, les Bleus affrontent l’Angleterre. Comment percevez-vous cette équipe et cette rencontre?

E.C: Les anglais ont des lacunes dans la finition. J’ai également des doutes sur leur troisième ligne et sa capacité à trouver le liant entre le jeu rapide et le jeu d’avants. Ils ont également eu des difficultés en mêlée. Par ailleurs, ce sera le dernier match du Tournoi, face à la meilleure équipe de la compétition. C’est toujours mieux d’y arriver avec une bonne campagne derrière, là ce n’est pas trop le cas à part le match contre l’Italie. Mais dans notre histoire, nous avons cette capacité de pouvoir battre n’importe quelle équipe et surtout les Anglais! C’est l’occasion de faire une bonne fin de Tournoi et de se propulser vers la Coupe du monde.

 » Le match de 1987, l’un de mes meilleurs souvenirs contre l’Angleterre « 

Peu importe le contexte finalement, ces matchs sont toujours particuliers…

E.C: Ce sont nos meilleurs ennemis. Face à eux, on est comme l’Argentine et l’Italie contre nous. Il y a quelque chose en plus dans ces matchs là, ce n’est pas de la haine car le mot serait trop fort… mais on n’en est pas loin. Il doit y avoir un appétit supplémentaire, ce sont de beaux matchs à jouer.

Vous avez disputé un certain nombre de Crunch. Quel est votre meilleur souvenir?

E.C: L’un de mes meilleurs souvenirs reste le match de 1987, quand on bat les Anglais chez eux. On marque cet essai sur lequel je donne le ballon à Eric Bonneval. Puis il y a celui de Philippe Sella sur une interception. On les a battus, mais ils ont également gagné contre nous. Je le répète, mais ce sont toujours de beaux matchs à jouer encore plus à Twickenham, ce temple du rugby.

Source: rugbyrama.fr

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