La fin d’un grand malentendu entre le XV de France et Maxime Mermoz ?

La fin d’un grand malentendu entre le XV de France et Maxime Mermoz ?

Le jeudi 12 mars 2015 à 18:18 par David Demri

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mermozL’incompréhension peine à se dissiper entre l’encadrement du XV de France et Maxime Mermoz, centre aux mains d’or et à la personnalité tranchée, au point de dessiner un avenir bleu encore en point d’interrogation à six mois du Mondial.

Qu’est-ce qui ne passe pas? Auteurs de copies majuscules avec Toulon cette saison, Maxime Mermoz (28 ans, 28 sél) n’est qu’une option subsidiaire au centre de l’attaque des Bleus. Et même l’avalanche de blessures qui frappe le poste ne lui garantit pas une place de titulaire dimanche à Rome face à l’Italie. Il ne figurait même pas dans le groupe appelé initialement à préparer les premiers matches du Tournoi, et n’a débarqué en renfort que cette semaine. « Il est arrivé à un stade où il ne cherche même plus à comprendre », témoigne son frère et agent, Gaëtan Mermoz. « Quand on l’appelle, il essaye de donner le meilleur de lui-même, car c’est toujours un honneur de porter le maillot bleu, c’est son objectif ultime. » « Il essaye de prendre du recul », poursuit son frère en évoquant les bienfaits de sa récente paternité.

« Au début, c’était un peu difficile à encaisser, parce qu’il y avait beaucoup de questions dont il n’obtenait pas les réponses. Ou alors on lui donnait des réponses, il essayait de travailler en fonction de ce qu’on lui demandait pour gommer ses défauts, mais ses efforts n’étaient pas récompensés. Maintenant, il essaye de profiter de chaque instant. »

« Le mec de trop »

Protégé de l’ère Lièvremont (2008-2011) à la progression seulement entravée par les blessures, vêtu du N.12 en finale de la dernière Coupe du monde perdue face à la Nouvelle-Zélande (8-7), Mermoz stagne au sein d’un XV de France renouvelé, et dont il aurait pu être l’un des cadres. Depuis deux ans, c’est même la grande disette : six sélections seulement, dont deux en tant que remplaçant.

Surtout, il a vécu au rythme des allers-retours entre le Var et Marcoussis, souvent présent pour préparer les rencontres, mais pas pour les disputer. Au point de se décrire amèrement comme « le mec de trop » à l’automne 2013, un état d’âme que n’a guère goûté le staff des Bleus.

Pourtant, Mermoz semble posséder le profil tant recherché par les Bleus: un joueur capable d’ouvrir des intervalles et de faire « bien jouer les autres » autour de lui, selon le manager Philippe Saint-André.

« Il a son franc-parler »

« Aujourd’hui, on fait plus la part belle à des joueurs très physiques. Lui a conservé cette qualité technique qui lui permet d’enchaîner du maniement de balle avec beaucoup de facilité, au service d’une lecture de jeu », vante Émile Ntamack, qui a entraîné Mermoz des Espoirs du Stade Toulousain jusqu’au XV de France, en passant par le titre de champion du monde des — 20 ans en 2006. « Il te met dans de bonnes dispositions, c’est quelqu’un qui communique beaucoup sur le terrain », renchérit son partenaire à Toulon et en Bleu Mathieu Bastareaud, louant son «intelligence de jeu».

On en vient au final à se demander s’il ne s’agit pas simplement d’un problème de compatibilité personnelle, même si l’encadrement le dément fermement. Maxime Mermoz et sa belle gueule, égérie d’un marque de sous-vêtements et adepte du selfie sur les réseaux sociaux, ne ressemble-t-il pas aux « starlettes » épinglées par Saint-André?

Garçon intelligent et ambitieux, Mermoz n’hésite pas non plus à dire ce qu’il pense et tranche dans le monde du rugby par sa personnalité atypique. Cela a-t-il pu braquer ses entraîneurs?

« C’est un garçon qui réfléchit beaucoup, exigeant envers lui-même avant tout, plaide avec ferveur Ntamack. Il a son franc-parler mais il est toujours respectueux. Dans les collectifs dans lesquels il s’est inscrit, il a toujours été apprécié. »

« Il ne voit pas pourquoi on lui colle cette étiquette d’individualiste, alors qu’en interne il n’a pas ce ressenti, renchérit son frère. Il a toujours partagé des choses même en dehors du rugby avec des copains dans toutes les équipes où il est passé. Des sorties, des repas, des vacances… » Les images sont parfois tenaces. Et il ne reste plus tellement de temps à Mermoz pour s’en débarrasser.

Source: lavoixdunord.fr

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1 Commentaire

  1. blindness 12 mars 2015 at 18h- Répondre

    Il n’y a que PSA/Laguisquet pour nier un problème de compatibilité personnelle. Le monde du rugby et Mermoz ont déjà tranché dans cette histoire.