Lors d’un entretien accordé à Yahoo Sport, le manager Toulonnais Bernard Laporte est revenu sur la défaite du XV de France contre les Gallois, ce samedi après-midi au Stade de France.

L’entraîneur du RCT a du mal à comprendre certains discours de cette équipe de France. Il rappelle que de grands joueurs évoluent chez les Bleus, mais qu’ils n’y arrivent pas tous ensemble. Extrait:

« On n’a plus besoin de discours, il nous faut des actes ! Entendre dire les joueurs « on va jouer, on va essayer de faire du jeu »… mais le rugby c’est ça ! C’est tout le temps qu’il faut faire ça, donc je ne vois pas pourquoi on le répète. Le fait de le dire, ça montre qu’il y a un problème ! Quand on entre sur un terrain de rugby, c’est pour faire du jeu, pour s’éclater ! Dire que samedi ils vont faire du jeu, bah oui ils vont faire un match de rugby, c’est logique ! Par moment, il y a des propos qui me dérangent. J’ai l’impression que l’on est devenu une équipe médiocre qui veut à tout prix se refaire une image. Non, c’est l’équipe de France et il y a des joueurs qui jouent dans des clubs qui sont champions d’Europe ! Je ne parle pas forcément de Toulon, il y a aussi Clermont, le Racing, Toulouse… ce sont de grands clubs de rugby quand même, et ce sont de grands joueurs ! Au bout d’un moment, ça interpelle le fait qu’ensemble ils n’y arrivent pas. »

Il souhaite que l’équipe de France se recentre sur elle-même et arrête de parler du niveau des autres nations. Extrait:

« Il faut dire les choses comme elles sont et arrêtons de parler des autres. Il y a deux ans, on expliquait que l’équipe d’Italie était devenue une équipe majeure du rugby… ils ont gagné très peu de matches sauf samedi et je suis très content pour Jacques Brunel. On m’a dit que les Ecossais étaient très très bons et ils viennent de se faire taper chez eux par l’Italie… Arrêtons de parler des autres et parlons de nous ! Dire que l’on n’est pas bons, que l’on est médiocres… Parfois on a fait de bonnes choses, il y a eu trois ou quatre enchaînements mais ça ne suffit pas. Il y a eu quatre pénalités manquées et à la sortie on le paie cher. J’ai vu une équipe Galloise fidèle à elle même, enthousiaste, qui joue. Et nous, on a été par moments enthousiastes puis timorés puis enthousiaste, puis timorés. Non, il faut mettre plus de continuité dans l’enthousiasme. »

Pour Bernard Laporte, ça ne sert à rien de tout changer. S’il avoue avoir rarement vu une équipe de France perdre autant de match, il souhaite que les joueurs se regardent dans les yeux et se dire les choses comme elles le sont. Extrait:

« Ça ne sert à rien de changer. Il faut accompagner l’équipe de France, je ne vais pas lui cracher dessus ! Mais quand elle ne joue pas bien il faut le dire. Aujourd’hui, cette équipe de France a eux deux visages, un visage intéressant et un visage moins intéressant. Depuis quatre ans, quand on voit les résultats, on ne peut pas dire que ce soit mirobolant. Mais ça n’incrimine personne de dire ça. Mais on a rarement vu une équipe de France perdre autant de matches ou gagner si peu de matches. Là, il nous en reste deux, on va en Italie et en Angleterre. Sincèrement, je souhaite que l’on gagne en Italie et ça ne sera pas chose facile. J’ai vu les Italiens et ça ne sera vraiment pas facile. Autrement, on risque de finir avant dernier ou dernier. On a fini dernier il y a deux ans ! Je crois qu’il temps de se regarder dans les yeux ! Arrêtons de parler. J’écoute tous les gens parler pour dire que l’on va refaire du jeu, on va refaire ceci, on va refaire cela… non il faut dire les choses comme elles sont, quand on n’est pas bons, on n’est pas bons et ça ne veut pas dire qu’on sera pas bons demain ! J’ai peu vu de déclarations de gens qui se remettent en cause. J’ai vu des gens qui faisaient des déclarations pour revenir la fois d’après. »

Pour conclure, il évoque le déplacement en Italie qui s’annonce périlleux. Extrait:

« Les Italiens jouent avec leur force, ce n’est pas une nation majeure du rugby comme je l’ai entendu, ce n’est pas vrai. C’est devenu une bonne équipe car Jacques a fait du bon boulot, un boulot considérable. Mais sincèrement, c’est l’équipe d’Italie. Si on n’est pas capable de battre l’équipe d’Italie, il ne faut pas espérer vouloir autre chose, avec tout le respect que j’ai pour l’équipe d’Italie. Je croirais toujours à l’équipe de France, peu importe les joueurs qui la composent. Pour moi, l’équipe de France, c’est une équipe vitrine et c’est une équipe que j’ai entraîné pendant huit ans, donc j’y croirais toujours. »