Il n’y avait pas besoin d’être sorti de Polytechnique pour comprendre samedi dernier combien le souvenir douloureux de leur défaite à domicile face au Stade français (24-28) restait vivace. Un bref échange dans les couloirs de Mayol avec Maxime Mermoz permettait de se rendre compte à quel point les doubles champions d’Europe et de France demeuraient hantés par ce revers. Le seul concédé à Mayol depuis le début de saison.

« Le match aller nous reste effectivement au travers de la gorge, martelait un tantinet agacé l’international tricolore qui ne sera pas dimanche soir du déplacement dans la capitale. Je me rappelle surtout des cadeaux que nous leur avions offerts en raison de notre indiscipline, de nos nombreuses imprécisions balle en main. Ils avaient su parfaitement exploiter nos absences en inscrivant deux essais que nous aurions pu éviter. Le Stade français est très certainement l’équipe qui nous a donné le plus de fil à retordre ces dernières saisons. C’est une équipe qui sait bien faire déjouer ses adversaires avec une défense parfaitement organisée et très agressive. Une bonne défense, c’est le b.a.-ba pour faire un coup à l’extérieur. Ils n’hésitent pas non plus à attaquer avec une belle ligne de trois-quarts taillés pour la course. Mais les champions de France et d’Europe, c’est nous. »

En champion meurtri qu’il est, le RCT a bien l’intention de remettre les pendules à l’heure. Dimanche soir à l’heure où les faubourgs de la capitale commencent progressivement à s’assoupir, les partenaires de Carl Hayman auront l’occasion d’effacer l’ardoise du match aller. Avec Laporte en chef de guerre. souvenirs d’un Mayol en proie aux flammes et aux pillages d’une horde de soldats roses enragés.

CONDITIONNÉS POUR LE COMBAT

Inutile de vous dire combien Laporte ne devrait pas manquer de raviver dès vendredi ces souvenirs pénibles chez ses joueurs. Au travers d’images vidéos soigneusement sélectionnées et décortiquées, Laporte fera tout pour exciter les ego et réveiller la bête qui sommeille en chacun de ses hommes. En meneur d’exception, il va s’attacher sans relâche à leur montrer la voie de la révolte.

Nul doute que les champions d’exception venus des quatre coins du monde et composant cette redoutable armée du RCT, devraient être réceptifs à son message belliqueux. Tout comme ils ont su s’insurger samedi dernier en deuxième mi-temps contre Lyon après un remontage de bretelle d’anthologie de Laporte. Justement une fois conditionnées pour le combat, les troupes toulonnaises devraient prendre un malin plaisir à faire chuter Jean-Bouin, dernier bastion de résistance aux invasions venues de l’extérieur. La bataille de Paris promet d’être âprement disputée.

Source: Midi Olympique