«À Mayol, au coup de sifflet final, j’ai rapidement compris à leurs regards qu’ils préparaient déjà le match retour. » Pour traîner ses guêtres dans le rugby pro depuis presque vingt ans, Jeff Dubois sait que « Bernie le Dingue » n’envisage pas de débuter 2015 sans avoir pris une sanglante revanche sur la seule équipe s’étant imposée à Toulon, cette saison (28 à 24, le 13 septembre dernier). « Je ne suis pas dupe, enchaîne Gonzalo Quesada. À leur compo d’équipe, à leur plan de com., je vois bien que notre victoire à Mayol les a agacés. Et quand le RCT décide de gagner à l’extérieur, il parvient souvent à ses fins… »

On peut reprocher plein de choses à Bernard Laporte, sauf peut-être le fait de ne savoir mobiliser ses hommes, lorsqu’il estime que ceux-ci ont été vaincus sans combattre. « À Toulon, poursuit Rémi Bonfils, le seul talonneur valide de l’effectif parisien, nous n’avions pourtant rien fait d’extraordinaire. On s’était simplement acharné à défendre et rivaliser en conquête. Aujourd’hui, le champion d’Europe est énervé. Mais nous nous y sommes préparés. » De façon anarchique, pourtant.

« Comme des amateurs, peste même Quesada, chauffé à blanc par les quatre jours de repos imposés à ses joueurs par la convention collective. Nous nous apprêtons à affronter Toulon avec un seul entraînement dans les jambes. C’est ridicule. »

Voici trois mois, au moment même où le staff parisien prit connaissance du règlement en vigueur pour la semaine de Noël, il contacta immédiatement les caciques de la LNR afin de leur demander une dérogation. Gonzalo Quesada s’emporte : « Vous voulez tout savoir ? Celle-ci nous a été accordée. Mais la réponse ne nous a été donnée que jeudi dernier, soit une semaine avant de recevoir Toulon ! Persuadés que notre requête n’avait pas abouti, nous avions accordé depuis longtemps aux joueurs quatre jours de vacances et n’avons pas souhaité trahir notre promesse envers eux. Au Stade français, on essaie de travailler en amont et de se comporter en professionnels. Ce n’est visiblement pas le cas de tout le monde. »

Paul Goze et Serge Blanco, qui pensaient probablement jouer aux Santa Claus lorsqu’ils paraphèrent ladite convention, apprécieront. Le Père Noël est une ordure…

Source: Midi Olympique