Dans les colonnes du Midi Olympique, le futur manager du Rugby Club Toulonnais, Diego Dominguez a évoqué sa décision de rejoindre Toulon.

Il explique notamment rêver d’entraîner une telle équipe et il a hâte de débuter sa mission dans son nouveau club. Extrait:

Diego, vous avez finalisé ce vendredi les derniers points de votre accord avec le RCT. Vous êtes donc le prochain successeur de Bernard Laporte ?

Oui, avec Mourad nous nous sommes mis d’accord même si depuis ma venue à Toulon, il y a trois semaines, il n’y avait aucun doute dans mon esprit. Je rêvais de venir entraîner une équipe comme le RCT.

Pourquoi Toulon ?

Par l’état d’esprit particulier des gens du rugby là-bas. Dans ma carrière au Stade français, j’ai côtoyé beaucoup de joueurs, qui étaient passés par ce club, je pense bien sûr à Christophe Dominici, mais aussi à Franck Comba, ou encore Christophe Moni. Tous avaient un fort caractère, une rage de vaincre quand ils étaient sur un terrain de rugby. Ça me plaisait. Après, dès le premier coup de fil avec le président Mourad Boudjellal, j’ai eu l’intuition que ce club était fait pour moi. Il y a autour du RCT, une effervescence unique en Europe et peut-être même dans le monde du rugby. Toulon donne envie d’y aller.

Pourtant, commencer sa carrière de manager au RCT ne va pas être chose aisée ?

Effectivement. C’est aussi pour cela que j’ai tenu à venir six mois avant ma prise de fonctions, pour voir fonctionner le club et plus particulièrement Bernard Laporte. Bernard, c’est l’entraîneur qui a le plus compté dans ma carrière. C’est le meilleur manager que j’ai côtoyé. J’ai beaucoup appris sous ses ordres en tant que joueur, et je suis persuadé que je vais encore beaucoup apprendre lors des six mois où je tiens à dire que je serai son soldat ! Quand avec Mourad Boudjellal, nous avons déjeuné et nous nous sommes mis d’accord verbalement, je n’ai émis qu’une seule condition : que Bernard valide son choix.

En quoi était-ce si important ?

Parce qu’il a tout gagné. C’est actuellement le meilleur du monde dans son domaine. La barre est très haute pour lui succéder. Et je voulais savoir si Bernard m’en sentait capable. Il ne m’a jamais menti. C’est pour ça que son avis était très important. J’ai été surpris et honoré de la proposition de Mourad Boudjellal mais je voulais aussi avoir l’aval de Bernard. Il a construit avec Pierre et Jacques, un staff magnifique.

Quand allez-vous débarquer à Toulon ?

Je vais commencer à collaborer au RCT, en janvier 2016. Durant six mois je vais travailler aux côtés et sous les ordres de Bernard Laporte. Puis, la saison d’après je serai le numéro un.

Que savez-vous précisément du RCT ?

Je pourrais vous citer les joueurs actuels qui sont parmi les meilleurs mais ce que je retiens, c’est surtout Mayol et son ambiance. J’ai eu la chance d’y jouer et déjà l’ambiance y était unique. Mayol, c’est un stade argentin ! Je crois qu’il va y avoir des travaux pour son agrandissement. Déjà que c’était énorme, l’ambiance promet d’y être fantastique. J’ai hâte de sortir sur la pelouse dans la tunique d’un manager.

Allez-vous donner votre avis sur le recrutement ?

Si on me le demande, on verra. Justement, je serai présent à Toulon en février prochain pour affiner quelles seront exactement mes prérogatives. Je vais y passer une semaine et au travers des entretiens que j’aurai inévitablement avec Bernard et Mourad, je pourrais vous en dire plus sur ce domaine, mais aussi sur mon futur staff. Je ne sais pas si Pierre et Jacques ont envie de travailler avec moi. Moi, je ne peux que reconnaître leurs compétences et leurs résultats. Et puis dans un club, c’est le président qui doit décider. Pour le moment, je me suis engagé pour une saison et demie. J’aime signer des engagements contractuels d’une seule saison. Et les prolonger uniquement que si tu atteins tes objectifs.

Quelle sera votre méthode ?

Elle tournera autour des quatre piliers qui ont dicté ma carrière de joueur : discipline, sacrifice, humilité et constance. C’est la base pour être rugbyman professionnel. Je serai intransigeant là-dessus. Après, Mourad Boudjellal a fait du RCT une vraie formule 1 ; Je crois que tous les managers rêveraient de coacher cette formation. Elle fait envie, mais attention, Bernard avait et a toujours une part prépondérante dans la réussite de ce club. Le duo fonctionne à merveille. C’est pour cela que je suis conscient de l’ampleur de la tâche qui m’attend. Mais c’est aussi pour cela que j’ai dit oui à Toulon. C’est aussi cela que j’attendais une proposition en ce sens. Je voulais m’investir à 100 % dans une nouvelle aventure. À la fin de ma carrière sportive, je voulais donner du temps à ma famille qui avait « sacrifié » du sien pendant que j’étais joueur. J’ai attendu que mes enfants terminent l’école. Mon fils aîné Piero et ma fille Soledad l’ont fait. Il ne reste que le petit dernier, Thomas, mais tout est calé pour qu’il puisse poursuivre sa scolarité sur Toulon.

Parce que vous allez venir avec votre famille ?

Oui, je fais les choses à fond ou pas. J’ai besoin de m’investir complètement donc oui, mon épouse et mon dernier seront avec moi à Toulon.

Vous parlez français, espagnol, italien mais aussi anglais, ce sera un gros avantage pour s’exprimer dans un groupe avec des joueurs venus d’un peu partout ?

Mais la langue « officielle » sera le français. C’est très important de parler la langue du pays dans lequel tu vis. Les étrangers qui nous rejoindront devront s’y mettre rapidement. Je tiens beaucoup à cela.

Un dernier mot ?

Je tiens à remercier encore une fois, Mourad pour l’opportunité qu’il m’accorde mais aussi Bernard pour sa confiance. Je suis content et impatient de commencer ma mission.