En plein doublon et miné par de nombreuses absences, Toulon se déplace à Castres avec sept joueurs qui évoluent habituellement avec l’équipe Espoirs. Si certains ont déjà évolué au haut niveau, d’autres vivront une grande première. Inquiet de devoir lancer ces jeunes dans le grand bain, Bernard Laporteapprécie cependant le plaisir pris par ces jeunes pousses.

Toulon joue la carte des espoirs. Privé de nombreux titulaires retenus en sélection, le staff du RCT s’est tourné vers son centre de formation pour le déplacement à Castres. Sept jeunes intègrent ainsi l’équipe première (Vernet, Fresia, Cramond, Bordewie, Tuisova, Yobo, Belan). Dimanche dernier pourtant, Bernard Laporte affichait ses craintes de devoir lancer des jeunes dans le grand bain. « J’ai eu Paul Goze deux fois au téléphone dans la semaine. Je voulais m’assurer que tout le monde était responsable. C’est le cas, il n’y a pas de souci », balaie le manager du RCT, éteignant ainsi la polémique qu’il avait allumé après la rencontre face à Grenoble. Deux minots vont donc connaitre leur baptême du feu dans le monde professionnel: Thomas Vernet et François-Joseph Bordewie. Deux piliers qui suppléent les absences de Menini, Chiocci et Chilachava en sélection, Castrogiovanni suspendu et Hayman, blessé. « Ça me fait plaisir de voir ces jeunes. Je sens dans leurs regards et dans leurs attitudes que c’est noël avant l’heure », poursuit Laporte. Un sentiment confirmé par les principaux intéressés. « C’est une très grande joie déjà d’avoir pu participer aux entrainements avec l’effectif professionnel. J’ai appris ce matin (mercredi) que j’étais titulaire, je suis très content », explique « FranJo » Bordewie, 21 ans.

Laporte: « Dans un monde professionnel, ce genre de situations ne devrait pas exister »

Celui qui a commencé le rugby sur l’Ile de Beauté, à Ajaccio, avant d’arriver à Toulon en cadet, se dit prêt à « s’envoyer » sur la pelouse de Pierre Antoine. Et pour lui, pas question d’avoir peur de se blesser. « En espoirs, on s’entraine deux fois par jour et on fait de la muscu. Je n’ai pas peur pour ma santé ». Reste la pression d’une première en Top 14, dans un stade plein et devant les caméras de télévision. Pour l’instant, il n’y a pas de pression. Ça viendra au stade avant de rentrer sur le terrain », avance le pilier corse. Cette situation, Théo Belan l’a connu l’an passé, quand son nom a été couché sur la feuille de match lors d’un déplacement à Clermont. Le trois-quarts centre prévient que le risque dans ce cas là est de « vouloir trop en faire à cause de l’envie ». Côté anxiété, Belan assure que »la pression arrive le jour du match, un peu plus que pour un match d’Espoirs ». Cette année, il s’entraine au quotidien avec l’équipe professionnelle mais intègre le groupe pour la première fois. « Sur la semaine d’entrainement, la seule chose qui a changé pour moi c’est que j’ai une chasuble. Que je joue ou pas, je m’entraine avec la même intensité. Je redouble quand même de concentration, car il ne faudra pas faire de bêtise samedi », estime-t-il.

A Castres, ces minots ne seront pas lâchés dans la nature et pourront compter sur les briscards qui composent la machine rouge et noire. « Je me fais pas de soucis pour eux, ils sont suffisamment prêts pour commencer », plaide Fabien Barcella. Et de poursuivre: « On a des joueurs comme Gerhard (Vosloo), Chris (Masoe) ou encore Juanne Smith qui sauront les encadrer. Une chose est sûre : ils vont tout donner et s’envoyer comme des fous. Ils savent ce qu’ils ont à faire ». Et si tout le monde a le sourire, Bernard Laporte tient cependant à apporter un bémol: »Dans un monde professionnel, ce genre de situations ne devrait pas exister. Beaucoup de gens me disent qu’on marche sur la tête dans le rugby. Ce n’est pas très sérieux de faire un match de rugby comme ça. Ça fausse les choses pour tout le monde ». Reste que Castres est dans une situation similaire et que les mêlées risquent de rappeler, grandement, le championnat Espoirs.

Source: rugbyrama.fr