Le problème de cette règle c’est quelle s’accompagne de la carence

1ère Partie – Explication
La règle de la carence est l’une des règles les plus compliquées du rugby moderne. Tout d’abord, il faut savoir que la règle 4.6.1 ne prend effet qu’en cas de manque de joueur apte à jouer à la pile. Il y a quatre situations ; dans chacune de celles-ci, il faut donc considérer que l’équipe ne dispose d’aucun remplaçant.

Joueur de première ligne qui se blesse et qui ne peut plus continuer le match → mêlées simulées et équipe qui joue à 14 jusqu’à la fin du match.

Joueur de première ligne exclu définitivement → la mêlée qui suivra sera simulée, et alors le capitaine sortira un joueur de son équipe jusqu’à la fin du match : son équipe terminera à 13.

Joueur de première ligne qui sort sur saignement → mêlées simulées et équipe qui joue à 14 jusqu’au retour du joueur.

Joueur de première ligne exclu temporairement → la mêlée qui suivra sera simulée, et alors le capitaine sortira un joueur de son équipe jusqu’au retour du premier joueur : son équipe jouera à 13 dix minutes.

Lorsqu’une équipe verra par exemple plusieurs de ses joueurs de première ligne exclus temporairement ou définitivement, elle devra de ce fait sortir un joueur par pilier ou talonneur expulsé.

Dernier point concernant la règle : rien n’empêche aux demis de mêlée de suivre la progression du ballon. Une mêlée simulée est une mêlée comme une autre, avec commandements bien entendu, mais le ballon n’est pas disputé et les joueurs ne poussent pas. Voilà pour le concret.

2ème Partie – Origine et Limites

Tentons d’expliquer un peu le pourquoi de cette règle et surtout ce qui en découle. Si, après les 2 aspirines bien méritées, vous trouvez cette règle toujours aussi incompréhensible, c’est normal. Elle a pourtant été créée dans un but très précis, et hautement honorable : éviter des cas de triche.

Comment ça ? me direz-vous. Eh bien, il arrivait parfois qu’une équipe outrageusement dominée dans le secteur de la mêlée fermée simule une blessure de joueurs de première ligne dans le but de faire… simuler les mêlées. La réponse des instances est ici claire : « ok, on va simuler les mêlées, mais dans ce cas on vous donne un handicap » ; différent, comme vous pouvez le voir, selon les situations, mais dont l’esprit demeure toujours le même, à savoir « on vous fait sortir un joueur ».

En effet, des mêlées simulées ne peuvent être dès lors ordonnées que lorsqu’un joueur supplémentaire est sorti. Pour utiliser un lieu commun, on dira qu’il s’agit de faire sortir deux joueurs pour n’en faire rentrer qu’un (en l’occurrence, ce dernier de première ligne). Le grand intérêt de cette règle est alors simple : on ne galvaude plus jamais le secteur de la mêlée fermée, importantissime s’il en est pour distinguer notre discipline du jeu à XIII. Pour qu’on en arrive à jouer des mêlées simulées, c’est qu’il y a un réel problème pour une équipe, une réelle carence en piliers, et cela ne résulte plus jamais de choix tactiques désespérés d’entraîneurs malveillants.

Néanmoins, la difficulté principale rencontrée par la règle demeure, vous vous en doutez bien, son application. Allez expliquer à un entraîneur qu’il va devoir faire sortir un joueur supplémentaire parce que vous venez de mettre dehors son dernier pilier valide, il évoquera une profonde injustice et hurlera probablement tout son désespoir. À raison ? Là encore, ça se discute.

Revenons à l’application. Vous l’avez vu, il y a quatre cas différents, et pour un arbitre de séries territoriales (évidemment, il s’agit d’une image, la carence n’étant applicable que pour les trois premières divisions françaises) il n’est pas toujours évident de se rappeler de la bonne démarche à suivre dans un cas de carence, surtout lorsqu’il y a deux capitaines et deux entraîneurs ayant chacun un Master en Embrouilles Arbitrales.

Bref, une règle aussi compliquée crée forcément des bugs, accentue les écarts entre les équipes jusqu’à parfois pousser les arbitres à attendre un peu avant de sortir un pilier que le frigo accueillerait pourtant à bras ouverts. En somme, le contexte est parfois plus fort que le concept.

Pour conclure, on vous dira que cette règle est issue de cerveaux français, puisqu’il s’agit d’une disposition spécifique à la FFR ; vous ne verrez donc pas ce genre de choses sur un match international. Heureusement, non ?

Mais à gauche on n’a pas de problême particulier: avec Barcella et Fresia on a ce qu’il faut.
C’est au Talon et à droite qu’il faut intégrer un minot pour compenser l’absence de vétéran (surtout à droite en fait parce que au talon, Chiocci devrait pouvoir assurer les 80 minutes alors que Bougherara ne peut vraisemblablement pas faire 80 minutes à droite)