Lors d’un long entretien accordé au Midi Olympique, le manager Toulonnais Bernard Laporte s’est confié sur le début de saison de son équipe.

L’entraîneur du RCT avoue être satisfait de son équipe hormis l’absence des joueurs lors de la première mi-temps à Toulouse. Bernard Laporte évoque également les absences de quelques joueurs, la concurrence, la suspension de Romain Taofifenua ou encore la défaite contre Grenoble à Mayol la saison dernière.

Le manager Toulonnais affirme que sans cette défaite à domicile contre Grenoble, le RCT n’aurait sûrement pas été champion de France et champion d’Europe. Extrait:

Au premier tiers de la saison, quel bilan sportif tirez-vous ?
Franchement, mes joueurs m’ont surpris par l’état d’esprit qu’ils ont mis dans l’entame de la saison. Lors du stage de Tignes, je les avais alertés sur le fait que le plus dur commençait pour nous. En deux ans, nous avions tout gagné et nous allions être plus que jamais l’équipe à battre. Or tout l’été, mes joueurs ont été encensés, fêtés, célébrés. Pourtant, ils ont su se remettre au travail, faisant preuve du même enthousiasme aux entraînements que durant le printemps dernier. Au final, nous sommes dans la continuité de nos phases finales. C’est comme s’ils voulaient démontrer chaque week-end qu’ils sont des champions. À ce jour, nous ne sommes passés à côté qu’une seule fois durant quarante minutes, à Toulouse. C’est notre seul accident. Même au niveau des recrues, je n’ai qu’à me féliciter. Guirado et Taofifenua devant, ou O’Connor derrière, ont boosté la concurrence. Ils ont tiré vers le haut les titulaires.

Bref, vous êtes déjà en demi-finale de Top 14 et en quart de Coupe d’Europe…
(il coupe) Pour le moment, nous sommes juste en course pour un marathon, qui est la phase régulière du championnat. On verra bien ce qui se passe au printemps lors de la remise des prix.

Les blessures de Giteau et Fernandez Lobbe ce week-end, vous ont donné raison de ne pas avoir voulu prêter Hernandez à Montpellier, et Steffon Armitage à Bath ?
Et que ferions-nous sans eux ? Surtout à l’ouverture, où il y a cette saison une sorte de malédiction avec la blessure de Frédéric Michalak ! Pourtant, si j’en crois certains, Toulon avait un effectif suffisamment riche pour pouvoir se passer de ces deux joueurs. Non, nous avons besoin de tout le monde dans le groupe. Et que cette concurrence accrue, dont vous parliez, nous tire vers le haut.

Avec un Bryan Habana enfin parvenu à son niveau ?
L’an passé, il était arrivé très tard et s’était blessé rapidement. Mais lors de nos phases finales, il avait quand même été précieux. Après, je suis d’accord avec vous : depuis son retour des Four-Nations, il démontre qu’il est l’un des meilleurs mondiaux à son poste.

Comment faites-vous pour gérer tous ces ego derrière ?
L’idée première qui nous anime, avec mon staff, c’est d’entretenir l’intérêt général de notre équipe. Après, pour le moment, tout le monde a obtenu un temps de jeu important. Cette année, nous sommes contraints en effet de plus faire tourner. Et souvent contre notre gré. Ainsi, ce week-end, pour respecter le contrat signé avec Halfpenny, il ne sera pas aligné contre Grenoble et restera à la disposition de sa sélection. Avoir des internationaux dans son groupe comporte des contraintes mais, au final, cela rejaillit sur le club. C’est quand même une reconnaissance ! Je suis le premier heureux quand j’ai huit joueurs retenus en équipe de France.

Autre sujet brûlant, la possibilité d’une longue suspension pour Romain Taofifenua ? (Question posée avant les trois semaines de suspension).
Pour moi, il n’y a aucun problème (sic). La jurisprudence Paul O’Connel (Munster) va nous servir. L’an passé, le deuxième ligne irlandais avait effectué le même geste involontaire lors d’un Munster – Leinster en Ligue celte, et il n’avait pas été cité.

Mais ce n’est pas le cas de votre joueur ?
C’est pour cela que j’attends de la justesse dans la justice. Il n’y a rien de répréhensible dans son geste et j’espère que la commission de discipline rendra un verdict juste. Je suis prêt à défendre mon joueur comme l’an passé quand en Coupe d’Europe, il avait voulu suspendre Bakkies Botha. Nous avions alors menacé de ne pas jouer la demi-finale de Coupe d’Europe et le bon sens l’avait emporté.

Un dernier mot sur votre adversaire du jour, Grenoble ?
Ah si Ratini, n’avait pas marqué cet essai l’an dernier ! Au final, je suis persuadé que ce match a tout déclenché pour la suite de notre saison… Je suis persuadé que nous n’aurions jamais réalisé le doublé sans cette défaite cruelle. Mais bon, je ne me vois pas revivre la même chose dimanche prochain (rires).

Source: Midi Olympique