Comme chaque année, le président Boudjellal rêve dans les étoiles. Nous retrouvons toujours dans la presse des noms qui laissent rêveur. Cette année, la cible star s’appelle Greg Inglis. Un nom bien connu des amateurs de rugby à XII, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que la grande star en Australie. Un talent technique hors du commun, associé à un physique de colosse (1,95m ; 106kg). Par expérience, nous savons que le recrutement treiziste n’est pas forcément une assurance de réussite, en effet, beaucoup de paramètres rentrent en compte. Sonny Bill Williams a explosé dans le Var, quand Willie Mason n’a fait qu’acte de présence, avant de se ridiculiser intellectuellement sur Twitter.

Alors, Greg Inglis, un choix risqué ?

Si l’on prend d’un point de vue profil de jeu, Inglis se rapproche bien plus de Sonny Bill Williams que de Mason. En effet, le jeu de WM est bien plus concentré sur le défi physique que sur l’aspect technique. Tandis que Sonny Bill a un jeu plus complet, aussi bien physique, que technique, c’est d’ailleurs ses appuis ansi que la qualité de ses passes après contacts qui en font sa principale force.

Et Greg Inglis dans tout ça ? Quand on le regarde jouer, j’ai bien plus l’impression de regarder le Sonny Bill d’il y a quelques année, avec une pointe de vitesse supplémentaire. Contrairement à Mason, Inglis se construit sur un jeu bien plus altruiste, un désir de jouer pour les autres une fois le premier défenseur éliminé. Dans le Top 14, et plus particulièrement à Toulon, cet aspect du jeu peut se révéler à son avantage. Donc, d’un point de vue théorique, réussir un Top 14 n’est pas impossible au vu de ses capacités individuelles.

Toutefois, il subsiste de très grandes différences entre le XIII et le XV, beaucoup n’hésitent d’ailleurs pas à dire qu’il s’agit tout bonnement de deux sport différents. À 27 ans, cela peut-être un peut tard pour une « reconversion ». SBW est arrivé à Toulon bien plus jeune, et le RCT à l’époque était bien moins rodé qu’il ne l’est actuellement, se faire sa place à l’époque était peut-être plus « facile » pour un treiziste qu’il ne l’est maintenant. Mais, nous pourrions voire Inglis comme un profil intermédiaire entre Mermoz et Bastareaud, en effet, il possède à la fois des qualités de puissance, comme des qualités de vitesse. Cette idée peut-être intéressante dans l’idée de l’associer avec la paire actuelle.

Les règles entre le XIII et le XV sont fondamentalement différentes, par exemple, un essai au XIII, c’est 4 points. Une pénalité, 2 points. Les rucks et mauls sont inexistants au XIII. Deux phases de jeu tout simplement essentielles au XV. Bien des différences existent encore comme le rapport physique, les lancements de jeu, la défense… Tout cela fait que l’adaptation est souvent délicate…

N’oublions pas une chose pour finir, l’Australien n’est évidemment pas un JIFF (Joueur Issu d’une Formation Française) ce qui complique grandement les choses avec le quota imposé. Sa venue signifierai le possible sacrifice de l’un de nos ¾ ! Ainsi, nous pourrions voire partir Rudi Wulf et David Smith. Deux joueurs dont les prolongations sont régulièrement remises en cause, mais, qui ont toujours prouvé qu’ils avaient leurs places dans l’effectif Varois. Ce qui peut jouer en leur défaveur, c’est que les deux néo-zélandais n’ont pas l’étiquette de star internationale que chéri tant le président Boudjellal. En effet, la venue d’une star comme Inglis fera toujours plus de bruit médiatiquement que cella de Rudi Wulf. C’est une certitude indubitable et cela pèse lourd dans la politique managériale actuelle.

Même si Inglis ne réussi pas au RCT, sa venue pourrait apporter gros : une explosion médiatique au niveau mondial, la venue possible de sponsor (indirectement), une plus grosse vente de produit dérivés… C’est exactement ce que cherche le président.

Et regardons plus loin, si il ne joue quasiment pas, cela pourrait être éventuellement favorable à des jeunes comme Belan ou Roux, qui pourraient se voir offrir une chance…

Tout cela n’est bien entendu que purement théorique. J’ai d’ailleurs le sentiment que ce pari pourrait être un coup de génie. Peut-être que je n’ai pas oublié l’ère Bill Williams…

Article rédigé par Guillaume sur son blog personnel.