Le génie du rugby s’appelle Matt Giteau
Le génie du rugby s’appelle Matt Giteau
Le mardi 7 octobre 2014 à 12:24 par David Demri
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Tous les hommes sont égaux mais il y a des joueurs qui sont plus égaux que d’autres. C’est le cas de Matt Giteau. Présentez-moi tous les ouvreurs du Championnat, pas un ne possède ce qui constitue l’Australien, à savoir le génie. Talent, dons et qualités se partagent plutôt bien entre Bernard, Trinh-Duc, Flood, James, Plisson, Goosen, Lopez, Talès, Sexton, Wisniewski, Stewart, Urdapilleta et McAlister, liste non-exhaustive, mais le dix du RCT évolue dans une autre sphère.
Gamin, le dimanche matin, je me faisais l’effet d’un cancre sur le terrain. L’après-midi, une fois installé dans la tribune de Marcel-Deflandre, tout m’apparaissait limpide. Villepreux, Guy Camberabero, Trillo, Cantoni, Aguirre, Astre, Gourdon, Gallion : j’ai eu le privilège, à La Rochelle, d’admirer de visu un certain nombre de grands joueurs. Mais personne comme Jo Maso. A l’instar de Giteau, Maso était protée, capable d’évoluer derrière à tous les postes, y compris ailier. Ce jour d’octobre 1973 – j’avais tout juste quatorze ans – face au Stade Rochelais, dans le soleil finissant, je me souviens des ballons qu’il toucha et surtout comme il fit jouer autour de lui. Sans jamais donner l’impression de forcer ; si ce n’est la défense.
Vendredi soir, à Oyonnax, j’ai retrouvé cette grâce quand Matt Giteau est apparu. Une passe au pied : essai ; un renversement, une passe retenue puis tendue : essai ! Au bout, la victoire de Toulon. Oyonnax pouvait lutter, suer, s’arc-bouter, rien n’y faisait : Giteau en passant imposait son talent, sa marque, son sceau. Ce n’était pas seulement efficace, c’était beau. Parce que tout était juste, précis, presque parfait dans le dépouillement. Dans le bon tempo.
Pas besoin de casser les défenses, de les percuter. Giteau pèse comme pèse un kilo de plumes, mais les plumes, c’est quand même plus léger que le plomb. Il pèse dans le jeu et c’est sans aucun doute ce qui fait plier un adversaire plus sûrement qu’une obscure série de «pick and go». Giteau joue à ballon vole et par un agréable retour des choses redonne au rugby une légèreté dans son propos.
Entre Maso et Giteau, se situe Didier Codorniou. Petit gabarit, doigts de pianiste, appuis de danseur étoile, vista, regard précédant la passe, maîtrise du moindre intervalle, création d’espace. Codorniou était fort pour les autres. Personne n’a oublié sa merveille de passe pour Denis Charvet, lors de la finale 1989 entre Toulouse et Toulon. Le grand public n’a eu d’yeux que pour la traversée de Charvet, soixante-dix mètres de chevauchée solitaire ; les connaisseurs ont apprécié le coup de patte de Codor.
Lundi soir, la LNR organisait la Nuit du Rugby au Palais Brongniart. A la bourse des joueurs, Toulon, leader du CAC 14, s’est taillé la meilleure part : Steffon Armitage, Jonny Wilkinson et Matt Giteau étaient nommés, catégorie meilleur joueur. Il s’agissait de récompenser les héros de la saison passée. Jonny hérita du Trophée d’Honneur. Mais le meilleur donneur de ballons, le meilleur passeur, est à mes yeux, vous l’avez compris, Matt l’Aussie.
Giteau, davantage qu’un passeur, est un transmetteur. Il fait passer. Quoi donc ? Un courant, un message, et souvent un frisson dans les travées. Il transmet ce qu’Antoine Blondin appelait le «mot de passe», ce code qui vient à bout de la défense en reliant les partenaires. Détaché de toutes contingences, regardez comme il délie le jeu en délivrant son ballon. Tout s’ouvre quand il est titularisé à l’ouverture. Avec lui, le rugby redevient ce qu’on aime, à savoir un jeu.
Comme Maso et Codorniou, Giteau raconte qu’il est possible d’exister sur un terrain sans peser cent kilos, que le rugby d’aujourd’hui est aussi ludique que le rugby d’hier, qu’il n’est pas besoin d’entrer en collision plein fer, que les statistiques ne sont rien sans un brin de folie. A la façon de Paul Fort, il nous rappelle que le bonheur est dans le pré et qu’il faut vite y courir.
J’aimerais bien savoir qui fut, ami(e)s de ce Côté Ouvert, votre bon génie ? Celui des joueurs de votre enfance qui vous a donné envie de jouer au rugby ? Moi, c’était Jo Maso et son col relevé, ses passes dosées, sa course fluide, regard droit, détaché. Aujourd’hui, j’imagine que pour un gamin à qui on a demandé de porter un casque pour absorber les fracas, Matt Giteau est une source d’inspiration.
Ce joueur est un poème. Qui n’a pas imaginé tracer une action par le trait d’une passe de toutes les couleurs ? Regarder Giteau et se prendre à rêver. On scrutera son génie avec la palette, mais verra-t-on qu’il est habité par un fou-rire ? Il dit oui à ce qu’il aime, efface les pièges et, pour paraphraser Jacques Prévert, dessine au tableau noir. Il craie.
Source: Blog Richard Escot
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Ptain !!! C’est beau
Il tourne sa veste !
En quoi retourne-t-il sa veste?
A-t-il jamais dit du mal de Giteau?
Il est évident que Escot n’est pas fan (le mot est faible) des méthodes de management de MB, ety il le reconnais sans problème, mais jamais je n’ai lu un papier de lui disant que les joueurs de Toulon n’étaient pas bons.
Il n’y a aucun retournement de veste.
Escot a toujours trouvé que Giteau était bon et il n’a pas changé d’avis
Il n’aime pas les méthodes de MB (et je suis à peut près sûr qu’il n’a pas changé là dessus non plus).
Tu l’a peu être lu
Mais tu ne l’as pas toujours écouté
Pourquoi il a déjà dit que Giteau était une bille?
Vraiment?
Exactement
Toutes équipes de haut niveau a besoin d’un génie capable de faire le geste juste au bout moment et nous on a Matt Giteau sans lui le RCT n’est plus vraiment le RCT, amen.
Tout à fait d’accord, Giteau est bien dans la filiation des Jo Maso et Didier Codorniou mais encore plus dans celle d’André Boniface avec lequel, les anciens ne me contrediront pas, il partage la plénitude du jeu de rugby. Bien dommage que ce ne soit pas un français qui perpétue cette extraordinaire lignée de joueurs de génie. Actuellement celui qui pourrait s’en rapprocher, mais encore de loin, c’est Maxime Mermoz. Tiens encore un toulonnais…
Sur ce coup-là, mon petit Richard, on ne t’appellera pas Escrot…
C’est beau, c’est inspiré, c’est bien écrit…
Bravo ! :yes: :yes:
Il est pas mal n’est ce pas cet article d’Escot ? Pour une fois qu’il ne taille pas le RCT, il faut en profiter… Est ce l’été indien ?
On a beau détesté le RCT, on ne peut que fermer sa bouche, admirer et encenser un joueur aussi brillant que Giteau.
Tous les spécialistes ont le même mot, ce mec est un génie, un maestro.
Il est exceptionnel et il joue à Toulon pour notre plus grand bonheur !
10/10 pour l’article,pour l’occasion ayons une pensée pour le génie qu’était Jacky Bouquet,quel artiste il m’a fait rêver,il est vrais que j’ai 74 ans et que c’était le temps où les centres savaient éviter l’adversaire au lieu de le chercher comme aujourd’hui.
Profitons les amis !!!
Matt est vraiment un superbe joueur un grand !!
Cette emulsion va peut etre nous en fournir d autres
A souligner beau et joli papier de R Escot c’est pas courant
Allez toulon
4 points ce week end :yes: 😉
Tant que c’est pas Mac Kenzie qui vote Giteau. Espérons que la performance de ses trois quarts contre l’Argentine ne lui enlèvera pas la purée qu’il a dans les yeux.
Il nous retourne pas sa veste , il change de string.
Que peut-on rajouter à ça….Giteau est un magicien et fait rêver tout le monde du rugby. Nous mesurerons encore plus les qualités de ce joueur hors normes quand il sera en retraite. En tous cas, merci à lui d’avoir rempilé. C’est un vrai bonheur pour Toulon d’avoir ce joueur pour défendre ses couleurs, un des deux ou trois meilleurs qui n’aient jamais porté le maillot frappé du brin de muguet.
Quel article…. un moment de poésie et de littérature ovalesque!
Un enchantement pour les anciens comme moi qui ont vécu l’ère Maso, Codorniou;
Bravo et merci à Mr Escot pour ce joli papier. J’avoue n’avoir pas vraiment connu Jo Maso (trop jeune !), mais je sais tout le bien que l’on a dit de lui. Quant à Codorniou, cette fameuse passe où il entraîne trois défenseurs sur lui restera à jamais dans nos mémoires.
Enfin … Matt ! NOTRE Matt !!! Quand Mourad l’a engagé, j’étais super heureux car c’est un joueur que j’ai toujours admiré quand il jouait avec les Aussies. C’est un champion qui marquera le « nouveau » RCT comme Tana et Wilko l’on fait avant lui. Profitons de son génie, comme on profite encore du génie de Federer, avec parfois un brin de nostalgie quand on s’imagine une fin de carrière proche qui nous privera de ce bonheur hebdomadaire.
Je souhaite que, après Giteau, nous ayons les années O’Connor. C’est aussi un joueur extraordinaire que j’avais remarqué dès ses débuts avec l’équipe d’Australie.
Décidément, Mourad nous gâte… mille mercis à lui.
Cantoni etait aussi un genie du jeu capable des relances qui ont fait les differences notamment lors dune certaine finale beziers toulon et aussi dans plusieurs matches du tournoi quant a giteau outre son genie il est tres tonique on voit que suite au placage il se releve tres vite