Guilhem Guirado et Nicolas Mas, deux frères qui s’affrontent à Mayol

Guilhem Guirado et Nicolas Mas, deux frères qui s’affrontent à Mayol

Le vendredi 26 septembre 2014 à 13:35 par David Demri

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guilhem-guirado-a-gauche-sera-capitaine-ce-soir-pour-ses_344232_800x600Ce samedi après-midi, les deux anciens Catalans Guilhem Guirado et Nicolas Mas vont s’affronter sur la pelouse du Stade Mayol à l’occasion de la 7ème journée du Top 14.

L’occasion pour le Midi Olympique d’interroger les deux amis à quelques heures du choc. Extrait:

Toulon – Montpellier, est-ce un match à part ?
Guilhem Guirado : C’est un affrontement entre deux équipes qui veulent jouer le haut du tableau. Ce sera donc un gros match, surtout que nous sortons d’une défaite à Mayol… Je viens d’arriver mais plusieurs fois à domicile.
Nicolas Mas : Le MHR avait connu une grosse désillusion là-bas l’an dernier alors le groupe veut se racheter. Mais on sait que ça va être difficile, compte tenu de la performance des Toulonnais à Brive, notamment… Ça les a remis dans l’avancée et on sait que, dès qu’ils sont en place, c’est très dur de les déstabiliser. On essaiera, avant tout, de faire une bonne partie et de bien figurer. Surtout parce que si ça se passe mal, on peut vite sombrer.

Ce sera également un rendez-vous particulier à titre personnel, compte tenu de vos retrouvailles…
G. G. : C’est forcément un rendez-vous particulier avec nos retrouvailles.
On va être obligés de s’affronter, notamment en mêlée fermée. À chaque rendez-vous, l’un comme l’autre on va chercher à prendre le dessus. Et chacun connaît toutes les qualités de l’autre.
N. M. : C’est sûr… Nous sommes comme des frères. Guilhem est quelqu’un que j’estime beaucoup, que j’ai vu évoluer avec l’Usap. C’est un ami alors, ce sera forcément particulier. Maintenant, il faut être capable de faire abstraction de cela.

Vous vous êtes déjà affrontés deux fois l’an passé. Quelles avaient été vos impressions ?
G.G. : Je crois que cela avait été plus dur pour Nico que pour moi. Lui jouait face à l’Usap, et avait dû venir à Aimé-Giral avec un autre
maillot. Personnellement, j’avais réussi à faire abstraction de notre affrontement. C’était un peu comme une opposition, à l’entraînement. Du coup, je n’ai pas de souvenir particulier de ces deux matchs. Je me rappelle surtout l’après-match à Perpignan ; nous avions pu boire une bière ensemble comme au bon vieux temps.
N. M. : Sincèrement, je l’avais bien vécu. Il y a beaucoup de respect entre nous alors ça s’était très bien passé. C’est un peu difficile à expliquer : nous avons joué tellement de matchs ensemble que c’est presque contre-nature de s’affronter…

Seriez-vous du genre à vous «chambrer» ?
G. G. : Non. Vous savez notre relation dépasse celle de simples amis. Nico, c’est mon grand frère. Nos épouses s’apprécient, nos enfants jouent ensemble. Du coup, non, nous ne nous chambrons pas là-dessus. D’ailleurs, l’essentiel de notre relation est hors rugby. Quand on s’appelle, on parle de tout sauf du rugby. Des travaux, de la famille…
N. M. : Pas du tout. Ce n’est pas mon genre, et «Guitou» non plus. On s’est juste envoyés des SMS cette semaine pour savoir comment ça allait. Mais on se téléphone souvent car nous avons gardé des liens. Je l’aime beaucoup. Nos familles s’entendent très bien. C’est quelqu’un qui restera dans ma vie au-delà du rugby.

De quand date votre rapprochement ?
G. G. : Dès que j’ai débarqué en seniors en 2006. Nico et Sébastien Chobet m’ont pris sous leur aile. Le courant est tout de suite passé avec Nicolas. Il m’a aidé à devenir un vrai joueur professionnel, m’a beaucoup apporté dans l’approche des matchs. Au début, je n’aimais jouer qu’avec lui à droite, il me rassurait. On se comprend vite, tous les deux. Nous sommes des taiseux, issus de petits villages non loin de Perpignan. Nos histoires se ressemblent.
N. M. : Quand je suis arrivé à Perpignan, il y avait un pilier plus âgé que moi qui s’appelait Pascal Meya et qui m’avait pris sous sa coupe. Quand Guilhem a débarqué, j’ai essayé de l’aider comme j’avais pu être aidé. Nous sommes devenus amis après, le rapprochement s’est fait naturellement. En plus, il était catalan… Et il y a eu ce titre de champion de France, en 2009, qui nous a unis un peu plus.

Dès dimanche, vous allez vous retrouver pour le stage de l’équipe de France, au CNR de Linas-Marcoussis. Ferezvous chambre commune ?
G. G. : Oui. Nous partagions la chambre à l’Usap, et nous sommes très heureux de nous retrouver ensemble avec les Bleus. Nous avons nos petites habitudes. On fonctionne presque comme un vieux couple. Je suis très content de le retrouver dimanche.
N. M. : En fait, c’est naturel : on fait toujours chambre commune. Cela nous permet de nous retrouver.

Auriez-vous souhaité finir votre carrière ensemble ?
G. G. : Nico tire ses dernières cartouches. Il va finir sa carrière à Montpellier et moi je viens de débarquer à Toulon. Je crains que cela ne soit pas possible. Après, dans un coin de notre tête, il y a le Mondial 2015. Le chemin est encore long mais ce serait très bien de vivre une aventure comme celle-là ensemble. C’est un de nos objectifs communs. On en parle peu, pas besoin d’insister. Chacun l’a bien en tête.
N. M. : Il lui reste de belles années mais ça va être un peu court pour moi ! (il rit) Cela aurait été formidable mais on a quand même vécu assez de belles choses ensemble pour finir dans des clubs différents. Et puis, j’espère terminer ma carrière internationale sur une Coupe du monde, avec lui…

Dernière question, sur l’Usap : continuez-vous à regarder les matchs ?
G. G. : Bien sûr, je me tiens informé des résultats. Je prends aussi des nouvelles des copains restés là-bas, comme Vilaceca ou Perez. J’espère que l’Usap va vite rebondir mais je sais aussi que cela ne sera pas facile. Cette année, le Pro D2 a l’air d’être très ouvert.
N. M. : On n’en parle pas trop ensemble… Nous avons toujours des amis là-bas, je communique toujours avec Guillaume Vilaceca. Nous avons à coeur que le club remonte en Top 14 mais le Pro D2 est un championnat ouvert et disputé. Ça a été difficile de voir mon club de coeur quitter le Top 14 de cette manière-là. Même aujourd’hui, j’ai du mal à me dire que l’Usap est descendue… Pour autant, moi je n’étais pas acteur, à l’inverse de Guilhem qui était capitaine. Ce fut encore plus compliqué pour lui. Il a tout donné jusqu’à la fin, s’est impliqué et ne s’est pas caché.

Source: Midi Olympique

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