Après le cauchemar de la saison passée à Biarritz, l’international tricolore Fabien Barcella est heureux et fier de pouvoir revêtir le maillot toulonnais. à 30 ans, il jure ne pas avoir dit son dernier mot.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans le projet toulonnais ?

Quand j’ai pris connaissance de l’intérêt du RCT pour moi, je n’ai pas eu l’ombre d’une hésitation. J’ai dit oui à Mourad sur le champ. Grâce à son fantastique doublé réalisé l’année dernière, Toulon jouit aujourd’hui d’une aura incomparable sur la planète rugby. J’ai de surcroît la chance de côtoyer au quotidien des joueurs de classe mondiale. C’est une fierté de pouvoir pousser en mêlée aux côtés de quelqu’un comme Carl Hayman. Depuis que je suis arrivé, je vis un véritable rêve éveillé. Quand tu sors, comme moi, d’une saison galère avec Biarritz, une expérience comme celle-là n’a pas de prix.

Cette situation vous fait-elle penser à celle que vous aviez vécue lorsque vous aviez rejoint le BO, il y a de cela quelques années ?

Il y a effectivement des ressemblances avec l’année 2008. Je venais alors de descendre en Pro D2 avec Auch. Mais, à la différence de Biarritz cette saison, notre descente était pour le moins prévisible. En 2008, Biarritz faisait encore figure de place forte du rugby français avec ses deux titres de champions de France et sa finale de H Cup perdue face au Munster.

Les premières touches avec le RCT remontaient à quand ?

C’était au moment du Mondial en Nouvelle-Zélande. Mourad m’avait directement contacté. Mais après cette compétition, je ne me pas sentais prêt à relever le défi toulonnais. J’avais bataillé pour prendre part à la Coupe du monde. J’y ai laissé beaucoup de plumes. Les événements suivants m’ont donné raison avec deux grosses blessures au tendon d’Achille et une au niveau du tendon du biceps. Par respect pour le moi et moi-même, j’avais préféré décliner la proposition. J’étais physiquement à la rue et mentalement au trou. J’ai eu l’immense chance que le train repasse une seconde fois.

Pensez-vous avoir gagné votre contrat avec le RCT lors de votre énorme prestation avec le BO à Mayol en janvier dernier ?

Ça, il faut le demander à Mourad. C’est vrai que le BO avait sorti une prestation de très haut niveau. Peut-être le meilleur match de notre saison ! L’équipe avait tellement peur d’en prendre cinquante qu’elle s’était révoltée. Dimitri Yachvili était dans un état de grâce. Mais il faut aussi relativiser ! Comme Hayman était blessé, c’était Chiocci, pur gaucher, qui avait dû jouer à droite. Il a fallu qu’il y ait ce satané poteau pour nous priver d’un succès de standing.

Avez-vous l’impression de débarquer dans une nouvelle dimension ?

Je n’ai pas l’habitude de disposer d’un tel espace ni confort de travail. La salle de musculation est tout simplement gigantesque. Tout ici est regroupé sur un même lieu. À Biarritz, dès que les terrains étaient inondés, il fallait trouver refuge ailleurs pour s’entraîner.

Êtes-vous revanchard après votre saison en enfer avec le Biarritz olympique ?

Des moments de plaisir, je n’en ai pas connu énormément la saison passée avec le BO. Alors, si je peux prendre mon pied avec le RCT, je ne vais surtout pas me gêner.

Pensez-vous encore à l’équipe de France ?

Franchement, ce serait inapproprié pour moi d’y penser. Cela fait trois ans que je n’ai plus porté le maillot bleu. Trois ans c’est long à l’échelle d’une carrière, c’est une éternité ! Je dois d’abord bosser d’arrache-pied pour me hisser au niveau de mes partenaires.

Propos recueillis par le Midi Olympique