Mercredi midi, l’EPCR avait vendu moins de trente mille billets pour la première finale de Champions Cup de l’histoire, qui opposera Toulon à Clermont la semaine prochaine, à Londres. Du coup, Twickenham risque de sonner creux. Selon nos informations, seulement quarante mille spectateurs – fourchette haute – garniront le temple pour la finale franco-française. Dans un stade pouvant en accueillir le double, l’impression télégénique risque d’être
des plus médiocres… En comparaison, cinquante mille billets avaient été déjà vendus à la même époque pour la dernière finale opposant Toulon aux Saracens au Milenium (Cardiff). Rappelons que la plus faible affluence d’une finale de Coupe d’Europe remonte au printemps 2003, jour d’un affrontement francofrançais entre l’Usap et le Stade toulousain à Dublin (18 600 spectateurs à Lansdowne Road).

De son côté, l’ASMCA a demandé six mille billets à l’association européenne et devrait en écouler cinq mille. Le RCT a, quant à lui, commandé cinq mille tickets et devrait en rendre un peu moins de la moitié aux dirigeants de l’EPCR. C’est moins de huit mille supporters français qui devraient donc faire le déplacement dans la banlieue londonienne. La faute, d’abord, à une politique tarifaire un rien ambitieuse. « Le déplacement et l’hébergement à Londres coûtent une fortune, explique une source proche du dossier. Il faut également prendre en compte que les supporters toulonnais et auvergnats, pour la plupart des ouvriers, ne sont pas les plus fortunés. » Dès lors, que faire ? Depuis quelques jours, la Fédération et la Ligue anglaise battent la campagne afin de sauver ce qui peut encore l’être : pour un billet acheté, les citoyens britanniques peuvent ainsi en récolter deux ! Une initiative louable, au moins autant que celle couchant les frères Armitage sur les campagnes publicitaires afin d’attirer le chaland britannique.

GAILLARD, LE NOUVEAU PATRON

Pourquoi n’avoir pas changé de stade, dites-vous ? Séduisant mais démago, l’argument ne tient pas la route, l’EPCR étant tenue d’honorer des engagements datant de plusieurs mois. Soit. Mais pourquoi ne pas avoir épousé, alors, la politique tarifaire utilisée par les Saracens (les premiers prix sont à 12 euros) lorsque ceux-ci remplissent Wembley pour un match de championnat ? Cette même source poursuit : « Les dirigeants de l’EPCR considèrent à juste raison qu’on ne peut brader une finale de Coupe d’Europe, comme on ne peut brader un match du Tournoi des 6 Nations. »

Malgrè la faible affluence de ce dernier week-end européen, les dirigeants de l’EPCR profiteront de l’occasion
pour annoncer plusieurs changements à la tête de l’organisation européenne. D’abord, le Français Vincent Gaillard deviendra, dès la saison prochaine, le nouveau directeur général de l’association basée en Suisse. Ancien haut gradé d’Adidas et Coca Cola, Gaillard est aussi l’exdirecteur de Sport Accord, l’organisation internationale basée à Lausanne et défendant les intérêts des associations dans le monde Olympique. Il succédera à Jacques Pineau, l’ancien bras droit de René Fontès à l’AMSCA. Enfin, le président de la structure européenne sera bien Simon Haliday (ancien troisquarts centre de Bath et du XV de la Rose), lequel a bien voulu revoir ses prétentions financières à la baisse afin de devenir le grand patron du rugby européen.

Source: Midi Olympique