Wilkinson, le noble prodige

Wilkinson, le noble prodige

Le mercredi 24 août 2011 à 19:12 par David Demri

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Son nom évoque à lui seul l’excellence. Après plus d’une décennie au plus haut niveau du rugby mondial, l’ouvreur anglais Jonny Wilkinson est entré dans la légende. Retour sur le parcours d’un joueur qui, a défaut de disposer d’un talent naturel, a forcé le destin par son obsession pour le travail.
« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend le nombre des années », disait Pierre Corneille. Voilà une citation qui, a elle seule, caractérise la destinée de Jonny Wilkinson, l’ouvreur prodige du rugby anglais. Bien né, Wilko l’était. Issu d’une famille à forte tradition sportive, il a rapidement pris le goût de l’effort physique. Seulement, il a longtemps hésité avec le sport où excellait son père, le cricket. Mais le rugby le rattrapa avant même qu’il atteigne sa majorité. Appelé à entraîner les Newcastle Falcons, son mentor Steven Bates l’emmène dans ses valises et le lance directement en première dès 1997, année de retour du club dans l’élite anglaise.
Du haut de ses dix-huit printemps, Wilko joue quand même onze matchs et remporte le titre de Premiership. Dans la foulée, il est appelé en équipe nationale. Il devient ainsi le deuxième plus jeune joueur appelé sous le maillot du XV de la Rose, juste après Colin Laird qui reçut sa première cape en… 1927. Le record est sans équivoque: Jonny Wilkinson est sûrement le joueur anglais le plus influent du siècle. Depuis, son ascension au sommet du rugby anglais fut irrésistible: un à un, il fit tomber les records de ses glorieux aînés. A seulement 22 ans, il s’était déjà offert celui de Rob Andrew (plus de 396 points en sélection nationale) et avait remporté deux Tournois des 6 Nations en 2000 et 2001.
Un authentique forçat
Une ascension qui le mènera, lui est son équipe, au sommet du monde ce soir de finale de Coupe du monde 2003, remportée face à l’Australie où le surdoué crucifia les espoirs de tout le peuple australien en passant un drop goal tapé sur son « mauvais » pied. Le terme est toutefois à relativiser, étant donné que Wilko est ambidextre. Ou plutôt, il l’est devenu, à force de travail. Véritable stakhanoviste de l’exercice, il reconnaissait même qu’à cette époque, son aversion pour les tirs aux buts tenait de l’obsession: la semaine précédant un match important, Jonny était capable de taper, seul, trois cent pénalités, deux-cent cinquante dégagements, et cent cinquante drops. Comme il le faisait pour chaque pied, vous pouvez multiplier la somme par deux pour avoir une idée de son programme de travail pour le seul jeu au pied. Imaginez alors son programme de musculation…
Insatisfait chronique, perfectionniste maladif, il lui est arrivé une fois de passer six heures en face des pagelles, à taper inlassablement: « J’étais complètement obsédé quand il s’agissait de bien faire les choses », reconnaît-il. Un rythme de travail effréné que son corps à fini par refuser. Entre 2003 et 2007, Wilko accumule les blessures, plus ou moins graves: cervicales, épaule, biceps, genou, hernie, rein, cheville. Son corps sature, dit stop. Il passe près de deux ans et demi sans rejouer pour le XV de la Rose. Pendant ce temps, de nouveaux jeunes ouvreurs en profitent et accumulent du temps de jeu, comme Danny Cipriani ou Toby Flood, avec qui il partage actuellement la maillot frappé du 10.
Lessivé, contesté, le souverain s’est exilé chez l’éternel rival des Anglais pour renaître. En France, et plus précisément sous l’agréable soleil varois, il s’est refait une santé et, par la même, une place en sélection nationale. Bien encadré par Philippe Saint-André, qui connaît mieux que quiconque les dérives de l’ultra-professionnalisme anglais, Wilko a levé le pied et gagné en sérénité en résolvant son perfectionnisme obsessionnel. Grâce à cette rédemption, Sir Jonny Wilkinson disputera, à trente-deux ans passés, sa quatrième Coupe du monde. La légende est en marche.

Son nom évoque à lui seul l’excellence. Après plus d’une décennie au plus haut niveau du rugby mondial, l’ouvreur anglais Jonny Wilkinson est entré dans la légende. Retour sur le parcours d’un joueur qui, a défaut de disposer d’un talent naturel, a forcé le destin par son obsession pour le travail.

« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend le nombre des années », disait Pierre Corneille. Voilà une citation qui, a elle seule, caractérise la destinée de Jonny Wilkinson, l’ouvreur prodige du rugby anglais. Bien né, Wilko l’était. Issu d’une famille à forte tradition sportive, il a rapidement pris le goût de l’effort physique. Seulement, il a longtemps hésité avec le sport où excellait son père, le cricket. Mais le rugby le rattrapa avant même qu’il atteigne sa majorité. Appelé à entraîner les Newcastle Falcons, son mentor Steven Bates l’emmène dans ses valises et le lance directement en première dès 1997, année de retour du club dans l’élite anglaise.

Du haut de ses dix-huit printemps, Wilko joue quand même onze matchs et remporte le titre de Premiership. Dans la foulée, il est appelé en équipe nationale. Il devient ainsi le deuxième plus jeune joueur appelé sous le maillot du XV de la Rose, juste après Colin Laird qui reçut sa première cape en… 1927. Le record est sans équivoque: Jonny Wilkinson est sûrement le joueur anglais le plus influent du siècle. Depuis, son ascension au sommet du rugby anglais fut irrésistible: un à un, il fit tomber les records de ses glorieux aînés. A seulement 22 ans, il s’était déjà offert celui de Rob Andrew (plus de 396 points en sélection nationale) et avait remporté deux Tournois des 6 Nations en 2000 et 2001.

Un authentique forçat

Une ascension qui le mènera, lui est son équipe, au sommet du monde ce soir de finale de Coupe du monde 2003, remportée face à l’Australie où le surdoué crucifia les espoirs de tout le peuple australien en passant un drop goal tapé sur son « mauvais » pied. Le terme est toutefois à relativiser, étant donné que Wilko est ambidextre. Ou plutôt, il l’est devenu, à force de travail. Véritable stakhanoviste de l’exercice, il reconnaissait même qu’à cette époque, son aversion pour les tirs aux buts tenait de l’obsession: la semaine précédant un match important, Jonny était capable de taper, seul, trois cent pénalités, deux-cent cinquante dégagements, et cent cinquante drops. Comme il le faisait pour chaque pied, vous pouvez multiplier la somme par deux pour avoir une idée de son programme de travail pour le seul jeu au pied. Imaginez alors son programme de musculation…

Insatisfait chronique, perfectionniste maladif, il lui est arrivé une fois de passer six heures en face des pagelles, à taper inlassablement: « J’étais complètement obsédé quand il s’agissait de bien faire les choses », reconnaît-il. Un rythme de travail effréné que son corps à fini par refuser. Entre 2003 et 2007, Wilko accumule les blessures, plus ou moins graves: cervicales, épaule, biceps, genou, hernie, rein, cheville. Son corps sature, dit stop. Il passe près de deux ans et demi sans rejouer pour le XV de la Rose. Pendant ce temps, de nouveaux jeunes ouvreurs en profitent et accumulent du temps de jeu, comme Danny Cipriani ou Toby Flood, avec qui il partage actuellement la maillot frappé du 10.

Lessivé, contesté, le souverain s’est exilé chez l’éternel rival des Anglais pour renaître. En France, et plus précisément sous l’agréable soleil varois, il s’est refait une santé et, par la même, une place en sélection nationale. Bien encadré par Philippe Saint-André, qui connaît mieux que quiconque les dérives de l’ultra-professionnalisme anglais, Wilko a levé le pied et gagné en sérénité en résolvant son perfectionnisme obsessionnel. Grâce à cette rédemption, Sir Jonny Wilkinson disputera, à trente-deux ans passés, sa quatrième Coupe du monde. La légende est en marche.

Source: coupe-du-monde.tf1.fr

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  1. Chris 24 août 2011 at 20h

    Juste merci Johnny pour tous ce que tu aporte a Toulon le meilleure 10 du monde

  2. Franken 24 août 2011 at 20h

    Un exemple !

    Et pas que dans le sport 🙂

    Qu'il fasse une coupe du monde superbe (bon s'il pouvait éviter de nous claquer 3 drops dans les dents ça nous arrangerait ^^)

  3. Georges 24 août 2011 at 21h

    😆 😀 …remémorerons-nous..une fois de plus..cette pensée Sénéquéenne qui sied si bien à notre JONNY….c'est bien lorsque le Soleil s'éclipse que l'on en perçoit la grandeur !!!!!!!!! 🙄

  4. Personne 25 août 2011 at 01h

    Bon, Jonny … nous, ta grandeur, on la perçoit bien … pas la peine de t'éclipser ! … et franchement, le Soleil est plus à sa place sur la rade que sur la brumeuse Angleterre !

  5. Nad 25 août 2011 at 09h

    même si cela nous coute de ne pas l avoir auprès de nous on espère qu il illuminera tout le Pacifique sud..

    reviens vite quand même

  6. Agatha 25 août 2011 at 11h

    Un joueur entraînant… entraîneur ? A Toulon…of course !

  7. Sergio 25 août 2011 at 11h

    C'est lui la manager responsable du sportif qu'il nous faut dans deux ou trois ans. Qui mieux que lui connaît le Rugby mondial, le top 14 et Toulon il a la science du jeu, le flegme britannique, il parle français et l'idole de tout le peuple toulonnais. Mourad et Jonny quel belle paire de dirigeants. 💡 ❓

  8. Georges 25 août 2011 at 17h

    😳 :mrgreen: …@ Personne…et la poésie..bordel…notre JONNY..ex-chouchou de notre Coopérative…en est pourtant.. imbue..et pas que "moussiquement"…de cette poésie…Quantique…cette implacable ironie des nébuleuses….dont le clamait délicieusement Malraux…..et dont il en est adepte de grande classe !!!!!!! Allez TOULON 🙂

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