Fulgence Ouedraogo a décidé de rester à Montpellier. Si la prolongation n’est pas officiellement signée, le troisième-ligne international (27 ans, 33 sélections) a donné son accord au MHR pour les deux prochaines saisons. Il s’explique.

«Fulgence Ouedraogo, pouvez-vous nous expliquer votre choix de rester à Montpellier ?
J’ai longtemps pesé le pour et le contre. Montpellier est un club ambitieux, il y a tout pour réussir. J’ai resigné deux ans pour aller chercher quelque chose avec mon club, même si je n’ai aucune certitude sur l’avenir.

Pourquoi votre réflexion a-t-elle été si longue ?
Je me disais que voir autre chose, sortir de ma routine pouvait être bénéfique. C’était peut-être le moyen de booster ma carrière. Je me suis posé beaucoup de questions.

Qu’est-ce qui a fait pencher la balance ?
A Montpellier, j’ai tout. Ma famille, mes amis et surtout un club ambitieux. Je suis dans un confort. Mais hier matin, je me disais encore :  »Sors de ton confort ! » Mais j’ai finalement choisi de rester dans un cadre que je connais. En prolongeant deux ans, ça me laisse aussi la possibilité d’aller voir ailleurs plus tard si l’opportunité se représente et si l’envie est là.

Quels sont les clubs qui vous ont fait hésiter ?
(Il rigole) Je ne préfère pas en parler.

La Coupe du monde qui se profile dans deux ans a-t-elle pesée dans votre choix ?
Oui, bien sûr. En quittant Montpellier, je prenais peut-être le risque de me mettre en difficulté. En vue de la Coupe du monde, rester à Montpellier est la meilleure décision.

La prolongation de votre entraîneur, Fabien Galthié, a-t-elle eue une influence sur votre choix ?
Non, ça n’a pas été un élément déterminant. Ça m’a juste donné une certaine visibilité sur l’avenir à Montpellier.

Peut-on finalement dire que vous avez eu peur de partir ?
Non, je ne le vois pas comme ça. J’arrivais à un tournant de ma carrière. Dans les deux cas, je pouvais avoir des regrets. En partant, j’aurais pu me dire que je n’étais pas allé au bout de l’aventure avec Montpellier. Mais en restant, il était possible que je me dise :  »Tu n’as pas eu le courage d’aller voir ailleurs, de te mettre en danger. D’aller dans l’inconnu. » Mais si j’avais vraiment le sentiment d’avoir tout vécu avec Montpellier, partir ne m’aurait pas fait peur.

Si Montpellier avait été champion en 2010 (défaite 15-11 en finale face à Toulouse), vous auriez eu plus de facilités à partir. Il vous manque un titre avec votre club formateur…
Exactement. Avec un titre, j’aurais changé d’air plus facilement.

Le fait d’être capitaine de votre équipe vous a-t-il mis un peu de pression ?
J’y ai pensé. Si j’avais pris la décision de partir, il y aurait eu moins de Montpelliérains formés au club sur la pelouse. Avec François (Trinh-Duc), on est un peu les derniers représentants de cette identité-là.

Vous nous aviez laissé entendre que votre avenir pouvait être lié avec celui de votre coéquipier et ami François Trinh-Duc. L’avez-vous convaincu de rester aussi ?
(Il rigole) Il faut lui poser la question. Mais j’aimerais qu’il prenne la même décision que moi car nous sommes très liés. Mon message est clair :  »François, reste ! ».»

Source: lequipe.fr